Sur la route, les motards ne se contentent pas de rouler, ils communiquent. À travers des gestes codifiés, un véritable langage s’est construit entre deux-roues, souvent méconnu du grand public.
Parmi eux, un signe en particulier attire l’attention : le tapotement du casque. Mais que signifie réellement ce geste discret ?…
Sur la route, les motards ne se contentent pas de rouler, ils communiquent. À travers des gestes codifiés, un véritable langage s’est construit entre deux-roues, souvent méconnu du grand public.
Parmi eux, un signe en particulier attire l’attention : le tapotement du casque. Mais que signifie réellement ce geste discret ? Depuis longtemps, les motards ont développé une forme de communication silencieuse mais efficace, propre à leur univers. Le plus connu reste sans doute le célèbre « V » formé avec l’index et le majeur pour saluer un autre motard. Ce salut symbolise la fraternité, le respect et l’appartenance à une même communauté. Mais au-delà de ce signe amical, d’autres gestes ont des portées plus pratiques, parfois même stratégiques, en lien avec la circulation et les dangers potentiels.
Le fameux tapotement du casque : un avertissement codé
Parmi ces signes, le fait de tapoter le haut de son casque avec la main gauche est devenu un code bien établi. Généralement, ce geste est utilisé pour signaler la présence d’un contrôle de police ou d’un radar sur la route. En procédant ainsi, le motard alerte ses pairs circulant en sens inverse qu’ils sont susceptibles de croiser les forces de l’ordre un peu plus loin. Il s’agit d’un équivalent motard des appels de phares qu’échangent régulièrement les automobilistes.
Pourquoi la main gauche est privilégiée
Ce n’est pas un hasard si la majorité des gestes de communication à moto se font avec la main gauche. La raison est purement mécanique : la main droite est mobilisée pour gérer l’accélérateur. Utiliser la main gauche permet donc d’exprimer un signal sans mettre en danger le pilotage du véhicule, un compromis entre sécurité et expressivité qui s’est imposé naturellement dans les usages.
Entre courtoisie routière et transgression implicite
Même si ce signe peut être perçu comme un acte de solidarité entre motards, il soulève une interrogation légitime : aider d’autres conducteurs à éviter un contrôle n’est-il pas moralement discutable ? Sur le plan légal, tapoter son casque ne constitue pas une infraction. Aucune loi n’interdit explicitement ce geste. Toutefois, les forces de l’ordre peuvent mal réagir si elles vous surprennent à le faire, estimant que vous entravez leur mission. Cela peut mener à un contrôle plus approfondi, bien que juridiquement contestable.
Une législation plus stricte sur les dispositifs électroniques
La question du signalement des contrôles routiers va plus loin lorsqu’il s’agit de technologies embarquées comme les applications de navigation ou les assistants à la conduite. L’article L130-11 du Code de la route interdit formellement le signalement de certains contrôles, notamment ceux liés à l’alcoolémie, aux stupéfiants ou à la recherche de personnes dangereuses. Dans ce cas, la police peut ordonner aux entreprises de désactiver temporairement ces fonctions dans un périmètre donné – jusqu’à 10 km autour du point de contrôle, ou 2 km en zone urbaine.
Un encadrement sévère, mais pas total
Lorsqu’une opération vise à intercepter un individu dangereux, le blocage du signalement peut être prolongé jusqu’à 12 heures. Mais ces limitations techniques ne peuvent rien contre les gestes manuels entre conducteurs. Les appels de phares ou les tapotements de casque restent donc, dans les faits, difficilement encadrables. Néanmoins, en cas d’obstruction manifeste à une opération sensible, ces gestes pourraient être interprétés comme une entrave, et à ce titre, faire l’objet de sanctions.