En 2025, cinq ans après la COVID-19, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire un bilan inquiétant : malgré les progrès réalisés, le monde reste vulnérable face à une future pandémie. Entre avancées scientifiques, inégalités persistantes et désinformation galopante, l’alerte est claire : la planète n’est pas prête.
« La réponse est oui et non », résume Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Oui, parce que les…
En 2025, cinq ans après la COVID-19, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire un bilan inquiétant : malgré les progrès réalisés, le monde reste vulnérable face à une future pandémie. Entre avancées scientifiques, inégalités persistantes et désinformation galopante, l’alerte est claire : la planète n’est pas prête.
« La réponse est oui et non », résume Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Oui, parce que les États ont retenu des leçons douloureuses : de nouveaux centres de prévention et de biofabrication ont vu le jour, notamment en Afrique du Sud et en Corée du Sud, et la Banque mondiale a débloqué près de 900 millions de dollars pour renforcer les systèmes de santé. Mais non, car les failles structurelles demeurent : lenteur de réaction, inégalités d’accès aux vaccins et fragilité des systèmes hospitaliers.
Le spectre des prochaines menaces
Selon les experts, la grippe aviaire H5N1 représente aujourd’hui une menace sérieuse. Si le virus ne circule pas encore entre humains, il contamine massivement les espèces animales. « Je ne pense pas que nous soyons mieux préparés qu’en 2020 », prévient Meg Schaeffer, épidémiologiste américaine, pointant le retard dans le partage des données sanitaires.
La dépression mondiale face à la désinformation est également identifiée comme un obstacle majeur : les campagnes anti-vaccins pourraient paralyser l’efficacité d’une réponse rapide.
Une gouvernance mondiale encore inachevée
Un traité international sur les pandémies est en négociation depuis 2021, avec l’objectif d’aboutir d’ici mai 2025. Mais de profondes divergences persistent, notamment sur le partage des données génétiques et l’accès équitable aux traitements. En parallèle, l’OMS a établi une liste de 30 agents pathogènes à haut risque, parmi lesquels les virus Ebola, Zika, Marburg et la fièvre de Lassa.
Le signal d’alarme des scientifiques
Les chercheurs rappellent que la COVID-19 avait été qualifiée d’« urgence de santé publique » dès janvier 2020, mais que le monde n’avait réagi qu’en mars, lorsque le mot « pandémie » fut utilisé. Pour éviter une telle inertie, l’OMS a créé un nouveau niveau d’alerte : l’« urgence due à une pandémie », censée déclencher immédiatement la coopération internationale.
Un avertissement pour l’avenir
En résumé, le monde est mieux outillé mais toujours mal préparé. Les innovations médicales, notamment les vaccins à ARNm, offrent des perspectives inédites. Mais sans coopération mondiale, sans lutte contre les inégalités et sans confiance restaurée envers la science, les experts redoutent que l’humanité se retrouve, une fois encore, prise de court.