Benoît Magimel, à peine âgé de 49 ans, est indéniablement l’un des acteurs les plus talentueux du cinéma français. Sa présence est incontournable sur les écrans depuis ces dernières années. L’ancien compagnon de Juliette Binoche vient d’ailleurs de retrouver celle-ci dans le film La Passion de Dodin Bouffant de Trần Anh Hùng, qui a été présenté le mois dernier au prestigieux Festival de Cannes. Ce lieu emblématique lui est familier, puisqu’il y a remporté le prix d’interprétation en 2001 pour son rôle dans Le Pianiste.
À cela s’ajoutent trois César, dont celui du Meilleur acteur lors des deux dernières éditions, ainsi que deux prix Lumières. Benoît Magimel se donne entièrement dans ses personnages, même si cela peut épuiser son corps : « Ces dernières années, j’ai fait des choses que je ne referai plus… C’était trop difficile […] On ne fait pas le yoyo comme j’ai fait à 45 ans pour De son vivant d’Emmanuelle Bercot, où j’incarne un homme atteint d’un cancer incurable et qui n’a plus beaucoup de temps à vivre. Je suis passé de 95 kg à 72, puis remonté à 90, pour finalement redescendre à 75 », confiait-il en septembre dernier.
Pourtant, comme beaucoup d’autres comédiens, Benoît Magimel a commencé sa carrière depuis le bas de l’échelle. À l’occasion d’une récente parution dans le magazine Society, il raconte comment son premier rôle à seulement 13 ans dans le film La vie est un long fleuve tranquille d’Étienne Chatiliez, sorti en 1988, a été une véritable révélation : « Je me retrouve face à Louis Becker, le fils de Jean Becker, qui était directeur de production. Imposant et un peu costaud, il me demande : ‘Combien tu veux ?’ Je ne savais même pas de quoi il parlait. ‘Trente mille, ça te va ?’ Trente mille, c’était incroyable ! Quand je suis rentré chez moi, j’ai dit à ma mère : ‘Maman, regarde ce qu’il y a écrit ici !
C’est trois ou quatre zéros ?’ Même si cet argent était bloqué sur un compte, c’était fou ! Puis, pendant les vacances estivales, nous avons tourné dans un hôtel trois étoiles avec d’autres enfants. Nous nous sommes éclatés, c’était comme des vacances. Je voulais simplement que le réalisateur soit satisfait, et je me suis rendu compte que ce n’était pas si difficile que ça », confie-t-il. Pas si difficile, mais certainement passionnant. Ce jeune garçon de 13 ans a finalement fait de sa passion son métier, et le succès qu’il connaît aujourd’hui, 35 ans plus tard, est bien mérité.